Refonte des batteries

La refonte des batteries après la guerre de 1870

Dans un premier temps on se contente de remplacer les canons lisses par des armements à âme rayée dans les batteries existantes : cinq canons de 30 et un obusier à plaque de 22 à Mangue, six de 16 à Banc, deux de 30 et quatre obusiers de 22 à Dome, deux de 30 et trois obusiers de 22 au fort de Pomègues, six de 30 et deux mortiers à plaque de 32 à Croix.

Mais, dès 1880, la refonte globale s’impose : il faut créer une batterie sur le cap Caveaux , convertir les forts de Ratonneau et Pomègues en batteries de combat, délaisser les fortifications qui ont perdu leur intérêt et adapter les autres.

If et Dome, enfermées derrière le Frioul, sans défense contre des tirs du large, perdent définitivement le rôle de postes stratégiques principaux qu’elles occupaient jusqu’alors, Banc dont la vocation était de protéger If du danger que représentaient les bâtiments de l’hôpital Caroline n’a évidemment plus lieu d’exister.

Quant aux batteries que l’on décide de conserver, il faut profondément les remanier d’une part pour renforcer la protection des bâtiments et d’autre part pour satisfaire le nouveau principe du système de défense qui impose de se dissimuler dans le paysage naturel en ne laissant dépasser du sol aucune protubérance identificatrice des positions militaires.

Noyées dans le sol, des tranchées ouvertes desservent les encuvements de canons enterrés d’environ un mètre cinquante. Les canons sont surélevés pour permettre de tirer par-dessus un parapet pare-éclats ce que l’on nomme tir à barbette.

Des voies ferrées (decauvilles de soixante centimètres) approvisionnent les canons en obus à partir d’abris constitués de constructions voûtées, en pierres, recouvertes de trois à cinq mètres de terre. Seule la face d’accès sur l’arrière laisse apparaître une maçonnerie caractéristique de cette époque. Les réduits construits avant la guerre, trop exposés et trop fragiles, doivent être protégés.

Pour ce faire, on construit, au-dessus du fossé qui les entoure, un mur en contrevent appuyé sur le faîte du bâtiment et on recouvre l’ensemble d’une épaisse couche de terre. Les esthétiques maçonneries de ces édifices, auparavant aussi apparentes que la tour de Poméguet, disparaissent sous terre tant pour les protéger de l’artillerie que pour les masquer à la vue de l’ennemi. Heureusement pour notre patrimoine, la tour de Poméguet, inutile dans le nouveau système de défense échappe à l’enfouissement. Intacte et remarquablement conservée, elle permet d’admirer l’architecture de l’un de ces derniers châteaux forts.

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